« Nous restons convaincus de la plus-value que peut apporter le monitoring à long terme », explique Lise Lynen de Byteflies. « Cette option n’est cependant pas suffisamment remboursée à l’heure actuelle. Il est dès lors difficile d’envisager un déploiement à grande échelle. »
Renvoi du capteur par voie postale
Le nouveau monitoring à court terme est très facile à mettre en place. Comme pour le monitoring à long terme, un patch muni d’un capteur est appliqué sur la poitrine du patient. Seule différence : l’appareil ne doit pas être connecté à Internet et le patient n’a rien à installer à son retour à domicile.
« À leur sortie de l’hôpital, les patients reçoivent une enveloppe préaffranchie, dans laquelle ils peuvent nous renvoyer leur capteur après 24 heures. »
« Nos experts annotent ensuite les données à l’aide de l’intelligence artificielle », poursuit Lise Lynen. « Et le cardiologue obtient un rapport ECG détaillé dans le tableau de bord clinique. »
Le système est repris dans la catégorie de surveillance par Holter, qui donne quant à elle droit à un remboursement à part entière.
Assistant IA
Le Dr Léopold Loumaye est cardiologue au Grand Hôpital de Charleroi et possède un cabinet privé dans la région de Namur : « Depuis le mois d’octobre, nous utilisons Cardiology 24h Flow à l’hôpital chez les patients dont nous voulons suivre le rythme cardiaque pendant 24 heures. »
« Nous mettons en place cette forme de surveillance à domicile pour détecter les arythmies cardiaques et examiner les palpitations. J’utilise également cette solution à mon privé depuis trois mois. »
Le Dr Loumaye est très satisfait de la facilité d’utilisation et de la rapidité avec laquelle les résultats peuvent être lus, grâce à l’IA : « Je suppose pour l’instant que le système est légèrement moins précis que les holters traditionnels, mais les trois électrodes par patch offrent assurément des résultats fiables. L’intervention de l’INAMI est un autre atout majeur. »
Gain de temps considérable
Le Dr Loumaye apprécie également que le produit fasse l’objet d’une amélioration continue : « Le fabricant est clairement à l’écoute de nos besoins dans le cadre de notre pratique médicale. »
« L’intelligence artificielle évalue les données en amont pour le cardiologue. Nous réalisons toujours un contrôle systématique, mais cette analyse préalable nous permet de gagner un temps précieux. À une époque de pénuries de personnel soignant, cette solution s’avère extrêmement intéressante. »

À l’heure actuelle, environ cinq patients du Dr Loumaye sont suivis à distance chaque jour ouvrable par le biais de ce système : « Cette solution ne remplace pas les consultations ordinaires, où le médecin peut dialoguer avec son patient et l’examiner, mais elle nous permet de mieux répartir les rendez-vous de contrôle. »
Sécurité du patient
« Je perçois deux grands avantages », conclut le Dr Loumaye. « La solution apporte une plus-value pour la sécurité du patient et libère du temps pour le personnel médical et paramédical. Un cadre juridique clair en matière de responsabilité et de remboursement fait toutefois encore défaut. J’espère qu’il verra le jour prochainement. »
Vers un financement du monitoring à long terme ?
« Pour l’instant, l’INAMI ne rembourse pas encore de manière structurelle le monitoring cardiaque à long terme », explique Joris Walraevens de Byteflies. « Il existe cependant un code de nomenclature pour l’enregistrement Holter de 24 heures. »
« Certains hôpitaux et cabinets privés prescrivent tout de même un monitoring à long terme, en dépit de sa prise en charge limitée. Ils puisent alors dans leurs propres ressources, comme un budget d’innovation, ou se mettent en quête d’autres solutions. »
« Dans la mesure où nous sommes convaincus de la plus-value que peut apporter le monitoring à long terme et où nous voulons rendre cette option accessible à tous les patients éligibles, nous avons introduit un dossier en ce sens à l’INAMI en septembre 2022. »
